🌹MANIFESTO

 

Selon une mythologie bien parisienne, le mot « zone » fait référence à la ceinture de bidonvilles qui se trouvait aux portes de Paris jusqu’au début des années 1970. Les pauvres et les marginaux, les “zonards” qui ont habité ces lieux ont alimenté le fantasme des bas-fonds. Quarante ans plus tard, outre-Atlantique, un journaliste de la Fox New réemploie le terme dans une appellation qui fera date : la No Go Zone. 


Créée en 2019 à deux pas de l’appartement de Jawad, en plein dans “Molenbeek-sur-Seine”, le premier numéro de No Go Zone Magazine, le #0 a pris pour horizon le périphérique parisien. Des utopistes radieux voudraient en faire prochainement un pôle compétitif d’Ile-de-France. Bientôt, ces vastes Zones d’aménagement concerté qui ont administré d’anciennes Zones industrielles accueilleront les équipements des Jeux Olympiques 2024. Les services de com’ des institutions font le récit de ce nouveau Grand Paris mobile et résidentiel, où plus personne ne « zonera ». 

 

Le #1, Miroitement et profondeur, est né au bord du bassin de la Maltournée et sous les cerisiers de la Briche Foraine, balloté d'un confinement à l'autre, autour de l'encombrant Canal Saint-Denis, entre la septième et la quatrième écluse.

 

Le #2, Racines et imaginaires, a pour sujet Les Tartres, une zone à moitié en friche au croisement de trois villes du 93. Au nord, Pierrefitte, avec l’avenue Emile Zola et la rue Jean Ferrat.  Au sud, et à l’ouest, Saint-Denis, avec l’avenue de Stalingrad et la fac de Paris VIII


L’élaboration collective de cet objet éditorial consiste à parler depuis ces lieux qui échappent encore aux meilleures tentatives d’administration et qui alimentent régulièrement la rubrique des faits divers. Nous rétablissons la zone comme espace de liberté et d’improvisation, comme un terrain vague où les jeux et la subversion seraient encore possibles. Aussi, ce magazine n’appartient à aucun parti et à aucune institution. Il ne se fait pas plus la voix ou l’essence de la Seine-Saint-Denis. Le contenu des articles vise autant à enrichir le débat public autour des grandes transformations urbaines, qu’à enthousiasmer nos esprits rêveurs. 

 

No Go Zone Magazine est donc une tentative de média local alternatif, ni seulement journalistique, ni uniquement littéraire ou spécifiquement esthétique. Journalistes, peintres, dessinatrices, autrices et photographes y occupent toutes et tous un rôle prépondérant. En marge ou en complément de la presse municipale ou régionale existante, chaque numéro se déploie sur un temps long, de trois mois au minimum, une condition à l’élaboration de reportages fouillés et de récits haletants. Notre endurance va de pair avec notre esprit de synthèse, ainsi, chaque numéro s’obstine à l’exploration d’un seul et même quartier, lieu de pouvoir et de contestation qu’on ne saurait négliger en tant qu’intellectuels, journalistes et artistes. 

 

Fait non négligeable : la proximité des sujets encourage le travail collectif. 

 

No Go Zone Magazine est adossé à l'association No Go Zones du 93.  

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